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Île-du-Prince-Édouard

juin 2022

Nos voyages et nos escapades

Nous avions visité l'Île-du-Prince-Édouard en 1973, il était temps de la revoir.
En auto cette fois. Départ prévu : lundi 30 mai 2022.

Mais il y eut la réalité.
Celle du samedi 21 mai 14 heures 15.
Celle qui a failli faire avorter le voyage.
Celle qui a modulé l’intensité de nos réactions.

D’abord sentir le besoin
D’abord en rêver
D’abord partir

Parce que le « derecho » nous a obligées à attendre la coupe des arbres, la réparation du toit, le retour de l’électricité
Parce que quatre ans auparavant, le VR avait refusé de partir
Parce qu’aucune réservation n’a été payée
Cette semaine à l’Île-du-Prince-Édouard a bien failli ne pas être.


Pour qui demeure en Outaouais, il faut souvent prévoir traverser la province.
Pour qui aime le fleuve, il y a les amies à visiter à Saint-Casimir, à Notre-Dame-du-Portage, à Québec.
Pour qui aime les îles, il est facile de retrouver des lieux communs avec les peintres jadis côtoyés.

Remplacer le vacarme des arbres tombés par la grandeur du lac Témisoucata, la beauté du fleuve Saint-Laurent.
En contre-bas, sur la route transcanadienne, être surprise par le fleuve Saint John.
À Saint-Léonard, arrêter au pays de Clarence Bourgoin.
Écouter les chutes de Grand-Sault.
Saluer de loin la sœur d’une amie à Fredericton.
Traverser les treize kilomètres du pont de la confédération.
Arriver à l'île, chez les frères Jakes and Jos, à Brackley Beach.
Être reçue par Shirley, leur sœur.


Être là-bas, mais encore un peu dans les conifères d'ici.
Ne plus savoir les mots en anglais, les comprendre de moins en moins parce qu’on ne les entend plus.
Pourtant, aimer l’ailleurs, certains ailleurs.
Là où il y a la mer et le vent.
Là où la terre rencontre la mer.
Là où il y a les arbres comme les miens.
Là où il y a le poisson différent des miens.
Là où le vent brise les arbres.
Là où la terre rouge s’étend jusqu’au sable blond.

 

Ce n’est pas un grand voyage, encore moins le voyage de ma vie.
Ce n’est pas le voyage de l’oubli ou celui de la fuite
C’est le voyage des petits plaisirs, des sourires retrouvés au creux d’une falaise, au pied d’un phare, au bout d’un quai.

Le voyage des mots a écrire.
Tant de mots se font sérieux dans les revues.
Tant de phrases se font légères dans les histoires.
Tant de poésie dans les chansons.
Les miens ont besoin de solitude et d'horizon.

Ce n’est pas tant l’île qui permet les mots
Ni le chant de la grive ou du goéland
Ni les fleurs blanches de cerisiers ou mauves des lilas
Ni les couleurs des couchers de soleil
Peut-être seulement l’ailleurs, une fois le calme revenu après la violence d’un trois secondes traumatisant.  

J’allais voir la mer et la tranquillité.
J’ai vu des goulets, des bras de mer, des rivières et de la tranquillité.
J’ai vu d’immenses champs de terre rouge et des dunes de sable blond... et la tranquillité.

Et Charlottetown, à dimension humaine, à l'architecture victorienne et aux couleurs des îles.

Partout, il est question d’Anne aux pignons verts et d’Avonlea.
Partout, il est question de homard et d’huîtres.
Partout, il est question de plages et de phares.
Mais, moins publicisés, moins affichés, ce que j’ai cherché partout, trouvé souvent, aimé chaque fois, ce sont les petits ports de pêche et les pittoresques et colorées cabanes de pêcheurs.
North Rustico, Cavendish, French river, New London, Fortune Bay, Souris, Summerside, Covenhead.

Quelle distance me sépare de l’horizon?
Qu’y a-t-il à l’horizon pour tant le chercher?
À tant vouloir y noyer mes peines, à tant vouloir oublier le bruit.
Sans doute veux-je que le temps soit comme l’horizon : sans fin.

Des matins lents, égayés de babillages.
Des jours entre terre rouge et sable blond
Des soirs entre bruit de pluie et couleurs de soleil
Des nuits à oublier le derecho et à rêver de climats réconciliés
À nouveau des matins de soleil, de corps tendres, de bras accueillants, de mots doux.


Il faut le silence pour que la parole s’invite.
Il faut le vent du large pour que les arbres s’inclinent
Il faut le temps de flâner pour découvrir les lupins dans les fossés, les phares au fond d'une route.


Et puis vint un matin où je quitte l’île.
En emportant avec moi les mots venus s’y nicher quelques jours.
En espérant retrouver l’horizon et ses vertus.
En gardant en mémoire les images, les sons, les odeurs que je puisse les faire surgir les jours plus difficiles.

Le voyage s’est poursuivi chez une cousine à Notre-Dame-du-Portage, près de Rivière-du-Loup.
À Montmagny où on a assisté au spectacle de Guylaine Tremblay qui nous a fait rire et nous émouvoir à travers les chansons d’Yvon Deschamps.
À Québec et à Saint-Casimir.
Longer le fleuve, voir des amies, raconter l’île, la terre rouge, les fruits de mer les cabanes de pêcheurs.


Après 3000 kilomètres,

Après 17 jours ailleurs,

Il y a le retour à la maison

Avec de la patience et de la bonne humeur accumulées

Il y a la promesse d’un bel été.

Après les mots un peu de chiffres
Le pont : on ne paie qu’à la sortie (50 $ pour notre CRV)
Belle surprise : on a eu deux cartes cadeaux de 100 $ chacune. La plupart des commerçants l’acceptaient. On a surtout bouffé nos 100 $!
Distances : l’île s’étend sur 224 kilomètres et varie entre 4 et 60 kilomètres dans sa largeur.
Prix de l’essence du 2 au 9 juin : 2,13 $
Prix moyen des « lobster roll » ou des « fish and chips (aiglefin) : 17,95 $
Un cornet chez Cow’s : 5 $
Plus belle trouvaille de casse-croûte : Richard’s Fresh Seafood, celui de Covehead (dans le parc national de l’Île-du-Prince-Édouard), le verre de vin blanc, 7 onces, à 7,95 $ était le meilleur qualité/prix.
Cottage : pour une semaine (en juin/hors-saison) : 627,90 $ (taxes incluses)
Entrée parc national : gratuit parce qu’ouvert après notre séjour.

Lien vers le site de Tourisme Île-du-Prince-Édouard >>>

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