Nos voyages et nos escapades
Tunisie
au pays des oliviers
22 jours en novembre 2005
En novembre 2005, nous avons décidé de prolonger un peu ce temps si doux de shorts et de sandales. Nous avons choisi le grossiste Solazur qui offrait un forfait de 22 jours avec 6 excursions dont 4 jours dans le désert et promenade à dos de dromadaire.
J'ai acheté le livre de la collection Ulysse (n'hésitez pas à cliquer sur le lien, vous aurez la carte de la Tunisie) pour me familiariser avec ce pays africain. J'ai bien fait parce que, une fois là-bas, dans les souks, un Tunisien utilisa exactement les mêmes phrases: "Je vous ai vu à l'hôtel..." Un piège à touristes. Je sus immédiatement que ce n'était pas vrai alors que mes compagnes disaient déjà: "ah! oui...!"
Nous sommes parties le 1er novembre, à Dorval. Une heure de retard. Un vol sur Royal Air Maroc pendant plus de six heures. Tout le monde nous avait tellement averties que nos jambes manqueraient d'espace que j'ai trouvé qu'elles avaient largement de quoi se détendre. Souper, puis déjeuner en plein noirceur. Nous allions apprendre quelques jours plus tard que c'était le dernier jour du Ramadan et donc les musulmans (les 40% qui pratiquent en tout cas) ne mangent pas le jour.
Transit à Casablanca, tout juste le temps de montrer notre passeport, de mettre nos bagages à main sur les rouleaux inquisiteurs et, dans l'avion où nous étions un peu plus à l'étroit, nous étions assises à côté de notre première musulmane aux mains toutes peinturées. Elle parlait suffisamment bien le français pour nous apprendre ce qu'était le henné. Notre guide allait nous en parler plus longuement pendant notre séjour.
Deux heures et demi entre Casablanca et Tunis et encore deux heures d'autobus dans un trafic intense puisque tous les Tunisiens s'en allaient fêter la fin du Ramadan pendant lesquelles la plupart des voyageurs en ont profité pour dormir, et nous voici à l'hôtel Royal Salem à Sousse.
En fait Solazur nous donnait le choix entre divers hôtels à Sousse, Monastir ou Hammamet. Certains ont même choisi deux semaines à l'un et une ou deux semaines à un autre. Une belle logistique pour organiser les excursions avec les visiteurs qui arrivent les mardi ou vendredi et choisissent un hôtel ou un autre. M. Lhassad s'est très bien sorti de cette opération de gestion.
L'adrénaline aide beaucoup à retrouver des heures normales. Le premier soir, on dort comme des bébés, le deuxième un peu moins bien et le troisième matin, nous sommes en pleine forme pour les premières visites.
Après s'être familiarisé avec Sousse et Port El Kantaoui, nous partons quatre jours vers le désert. L'amphithéâtre romain et abandonné (et non détruit comme ce fut le cas de Carthage) d'El Jem, la poterie sur l'Île de Derba, le marché (le safran vaut la peine, au Canada, il est hors de prix) et les ksour (maisons à 2, 3 ou même 6 étages alignées autour d'une cour) à Medenine, Matmata et les maisons troglodytes creusées à même la montagne, Douz, la promenade tant attendue en dromadaire et finalement Tozeur et les dunes.
À Tozeur, après la palmeraie, visite au zoo. Ce ne sont pas tant les animaux qui donnent le spectacle comme l'animateur. Meilleur que bien des humoristes québécois. Difficile d'apprécier l'oasis de montagne Tamerza, au lever du soleil, tellement il y a de touristes mais dans le contexte des dunes et des terrains plats et désertiques des derniers jours, on peut tout de même apprécier cet oasis naturel et imaginer les nomades quand ils y faisaient escale.
Bien sûr à elle seule cette excursion de quatre jours dans le sud vaut bien plus que ces quelques lignes. Même les photos ne racontent pas toute l'histoire, ne disent rien de la vie tunisienne. Un résumé qui n'est qu'un survol, une énumération sommaire des lieux visités.
Une fois de retour à Sousse, c'est le repos, la découverte. Nous en profitons pour voguer quelques heures sur la mer, en catamaran. Nous nous aventurons dans les souks et les marchés. Les négociations sont très difficiles. Il faut vraiment aimer ce genre de jeu.
Nouvelle sortie, la soirée bédouine où la couleur et la danse est au rendez-vous. Sans compter l'excellent repas avec tous les mets typiquement tunisien.
Une autre excursion: Kairouan, mausolée, mosquée, présentation de très beaux tapis, repas divin dans un ancien musée aux couleurs tout à fait tunisiennes. En route vers Monastir pour voir le somptueux mausolée de l'ancien président Bourghiba. Nous apprenons la différence entre mausolée, mosquée, minaret. Mais avant défilé de mode de cuir. Plusieurs d'ailleurs, à Sousse surtout, se font faire un manteau de cuir selon leurs goûts et leurs mesures. Le cuir d'agneau ou de dromadaire est très beau, très souple. Comme chez l'artisan de tapis, un petit thé à la menthe nous est servi. Très sucré, mais excellent.
Le lendemain, pour certains, selon nos forfaits, départ à 6h45 vers Carthage, les ruines des thermes d'antonin. Anis nous gave d'histoire. Il nous amène dans son village natal, le très beau et réputé Sidi Bou Saïd. Nous avons eu la chance de boire un thé à la menthe aux pignons de pin, au Café des nattes. Nous sommes maintenant capables de faire la différence entre le chèche qui le grand foulard qu'on se met autour de la tête, la chicha qui est un narguilé servant à fumer le tabac aromatisé au miel et la chéchia qui est ce petit chapeau en laine rouge porté par les hommes.
Visite ensuite au Musée du Bardo où une collection impressionnante de mosaïques très anciennes, récupérées d'un peu partout en Tunisie sont exposées dans l'ancien palais d'un bey (un haut fonctionnaire du sultan). Fin d'après-midi à Tunis avec une visite dans les souks très spéciales de Tunis parce qu'ils ont gardé leurs particularités premières. Les artisans sont regroupés selon leur art: bijouterie, chèches, vêtements, mariée... Le guide nous précède nous évitant ainsi de nous faire achaler. L'avenue Bourghiba est digne d'un grand boulevard français avec ses cafés, ses bâtiments et ses gens qui circulent jusque tard le soir.
À Sousse, promenades sur le bord de la mer, aventures dans les souks. Certains vont danser dans les discothèques. d'autres préfèrent se baigner dans une des deux piscines ou profiter d'un massage.
Puis une dernière excursion dans la péninsule du Cap Bon, le jardin de la Tunisie où abondent tomates, piments, fraises. Nabeul d'abord, jour de marché et ville reconnue pour sa céramique. Kerkouane: ruines phéniciennes où les Romains n'ont jamais mis les pieds. À El Haouaria, une belle surprise: des grottes et une vue sur la mer qui ressemble à la fois aux îles de la Madeleine et à la Gaspésie.
Pour ceux qui ont choisi le forfait de 29 jours, ils peuvent voir Dougga, au nord-ouest du pays.
Après avoir fait le plein d'images nouvelles, avoir dégusté dattes, olives et couscous, avoir repoussé les mains baladeuses de certains Tunisiens, après avoir chassé préjugés et peurs, après avoir appris un peu plus sur les musulmans, les arabes et les Africains, après avoir apprécié la douceur du climat, après avoir faits quelques achats dans les magasins à prix fixes, après avoir partagé bien des conversations agréables avec d'autres voyageurs, vint le temps de rentrer à Montréal. Nous avons eu le droit à 24 heures au Maroc, tout juste le temps d'apercevoir la grande mosquée de Casablanca.
D'un peu plus de 20 degrés le matin, nous passons à moins 2 degrés le soir dans notre Québec presque hivernal. Il nous faudra une bonne semaine pour nous lever plus tard que 4 heures et nous coucher plus tard que 20 heures. Notre esprit est encore avec ceux qui profitent de leur dernière semaine à Hammamet. Mais il est agréable de prolonger cet état de somnolence qui nous garde encore un peu dans le pays des oliviers.
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