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Nos voyages et nos escapades

Un hiver bleu
24 novembre 2018 au 2 avril 2019


Pas tout à fait un voyage, plutôt un séjour.

Après un premier mois en 2014, un deuxième en 2017, on a eu envie de vivre un hiver au chaud. Plus précisément au RV Resort Okeechobee landings, situé à Clewiston, en Floride.

Après avoir bourlingué, roulé pendant des années, nous nous sommes posées.

Après les grands espaces, les parcs, les campings, la nature, les randonnées, nous avons choisi un RV Resort privé avec tout ce que ça signifie : piscine, club House, activités. Et emplacements plus restreints.
Quatre mois au même endroit. Une première pour nous.
Nous avons troqué notre Roadtrek de 22 pieds pour une caravane à sellette de 29 pieds.


Ce fut un hiver bleu.
Le ciel presque chaque matin, le canal, le lac ou la mer à chacune de nos escapades, la rue principale de Tarpon Springs. Jusqu’aux livres lus qui nous enveloppaient de leurs bleus éclatants.


Aussi, ce récit ne sera pas aussi détaillé que les carnets de route précédents.

Raconter comme dans Faunes de Christiane Vadnais : « À Shivering Heights (je pourrais écrire à Okeechobee Landings), on vit dans l’énigme de l’eau et du ciel. »


Je ne savais pas si j’allais aimer ce nouveau mode de vie.

Faune mêlée, hétéroclite. J’observe, j’écoute. Serais-je des leurs?

Je savais que j’allais avoir chaud, voir beau, vivre bien.

Je croyais lire, écrire, ce que j’aime faire.

« Les lieux de l’écriture ne sont jamais que des ailleurs. Compagnons d’intranquillité :

les mots prennent la mesure de la vie qui nous traverse. »

Hélène Dorion, Jours de sable


Pédaler, marcher, perdre un peu de poids, garder la forme.

Ne faire que cela.

Je savais que j’aurais des voisins et du bruit.

Que je verrais de nouveaux visages et visiterais de nouveaux endroits.

Ce que j’ignorais, c’est que le bruit deviendrait musique et chansons, que l’écriture se muerait en parlure, que les voisins deviendraient des amis,

Que mon cœur s’emballerait.


À la fin, le dernier mois, j’en ai oublié de lire

J’en oublié d’être disciplinée, d’être sérieuse
J’en ai même oublié d’être moi-même.
Je prends la couleur des lieux.

Je deviens une snowbird légère, ouverte, disponible.

Je me laisse aller.


Après la descente en trois jours (on nous avait recommandé de ne pas arriver le soir, fatiguées et impatientes) dont deux jours sous la pluie et la brume, nous avons retrouvé la caravane achetée l’année précédente avec une joie certaine.


Décembre
Il y eut d’abord l’installation, une bonne semaine. Dès le début, l’entraide entre voisins s’est avérée importante. Faire laver le toit, demander des conseils pour les fourmis voraces, apprendre à monter l’abri-cuisine, à ouvrir l’auvent, à tout attacher solidement pour les jours de grand vent. Nous connaissions les petits VR, mais pas une caravane à sellette de 27 pieds. Les égouts, le satellite, le téléphone américain, les minutes à acheter, le modem pour Internet. Deux aller-retour à Belle Glade pour essayer de comprendre comment il fonctionne ce cher modem. Chaque fois, marcher jusqu’au Club House pour avoir le wi-fi et communiquer avec eux. En anglais.

Robert m’aide pour le satellite et le modem. Luc me recommande un tel pour le lavage du toi. Richard nous prête échelle et brosse à laver. Andrée et Lorette viennent nous souhaiter la bienvenue.


Nous irons souvent au Walmart, au Ace de Clewiston, mais nous nous aventurerons jusqu’à Wellington pour découvrir un Trader Joe, un Total Wine, le Hobby Lobby. Nous irons aussi à Okeechobee et Labelle.


Pour une crise d’arthrite d’un genou, nous ferons l’expérience de la clinique médicale, des soins rapides et professionnels, des appels à notre assureur, de son efficacité. Et ce, l’avant-veille de Noël. Le jour de la parade dans le parc. Encouragées par les bons conseils et l’expérience de Robert et d’Andrée.


Noël et Jour de l'An entre nous, au soleil. En vidéo sur Messenger avec notre famille du nord.


Janvier

Je deviens comme eux et elles.

Ceux et celles qui m’entourent, qui se réunissent, qui se racontent.

Désireuses de vivre comme eux et elles tout en restant moi-même.

Respectueuse de leur intimité et de mon besoin de solitude.

Je suis comme eux et elles, voyageurs et nomades.

Comme eux et elles, j’apprécie la vie, le soleil, le bleu du ciel, le vent doux, l’eau calme, l’oiseau chanteur.

À ne rien faire sans me sentir coupable.

Juste être là, vivante, heureuse de vivre. À côté d’eux et elles.

Je suis comme eux et elles, souriante.


Sanibel Island


Une belle surprise et une déception.

Une attente de 25 ans et l’autre de 10 ans.

En 1994, nous avons fait fabriquer notre premier VR, une petite caravane portée de sept pieds et demi. Chez les frères Lajeunesse de Saint-Lin des Laurentides. Chaque fois que nous nous y rendions pour acheter, s’informer et aller chercher notre petit bijou, les frères et le père nous vantait Sanibel Island. Autant pour les plages de coquillages que la beauté des lieux. En 25 ans, on a le temps d’imaginer, embellir, magnifier cette île. Hâte de voir l’île. Hâte de voir les plages. Hâte de voir les oiseaux. Hâte de voir les boutiques.

Cette année, comme nous sommes stationnaires en Floride, c’était le temps d’y aller. Un peu de recherche m’a donné envie de visiter le refuge faunique national J. N. « Ding » Darling bien plus encore que les plages de coquillage. Ne pas oublier mon appareil photo et mes jumelles comme la fois où j’ai visité Tarpon springs.


Mon GPS et Google maps avaient prédit un peu moins de deux heures de route.

Il m’a fallu plus de deux heures quarante et le GPS n’indique pas la bonne entrée pour ne refuge national, mais quand il n’y a qu’une rue principale, on ne peut pas vraiment se perdre.


Traverser North Fort Myers, Fort Myers et Fort Myers Beach fut assez aisé, nous étions un jeudi matin. Mes recherches m’avaient avertie : entrée sur l’île et stationnements sont payants. Bon, il faut ce qu’il faut. Je ne sais pas si ce n’est que cette journée-là, mais dès le milieu du pont, c’est la queue-leu-leu. Même une fois sur l’île, on dirait que tout le monde tourne à droite pour emprunter la seule route, le Periwinkle Way. Pas de feux de circulation, ce sont des policiers ou des préposés qui dirigent la circulation. Ce qui nous donne le temps de découvrir l’architecture et les nombreuses boutiques qui vendent des coquillages ou louent des vélos. Parce que des vélos, il y en a : à deux, trois ou quatre roues et les pistes cyclables sont bien aménagées, parallèles à la route. Il y a 25 ans et même il y a cinq ans, nous aurions stationné au Visitor Center (en espérant trouver de la place) et nous aurions pédalé.

Finalement, après un détour dans des petites rues résidentielles (ce cher vieux Garmin!), on arrive au refuge national. On prend le temps de se calmer, le queue-leu-leu nous ayant mis la patience à rude épreuve. Le Visitor Center sert aussi de boutique et salle d’exposition. Très beau. Une Manitobaine d’origine nous explique les possibilités : en canoë dans les dédales à pied, à vélo ou en quadriporteur dans un sentier de deux milles, une navette avec guide pour un petit deux heures et quelques dollars ou en auto pour 5 dollars, on arrête quand on veut, on prend le temps qu’on veut. On opte pour la voiture. On ne verra finalement que deux fois des oiseaux dignes d’un arrêt : des pélicans blancs sur un banc de sable. Très beau, très prometteur, mais ce sera tout.


L’arbre

Sept semaines que nous sommes au RV Resort. Jamais aussi longtemps à un seul endroit. Ça m’impressionne. Pas une seconde je m’ennuie ou je pense à remonter.

Le matin, je dépose ma tasse avec ce qu’il reste de café sur un petit meuble, près de la grande fenêtre qui donne sur la rue voisine, sur les maisons qui n’appartiennent pas au camping, sur la clôture qui délimite le camping. Sur l’arbre.

Un arbre exotique, du sud. De multiples branches comme des racines enchevêtrées forment le tronc. Un figuier m’a appris Daniel.

Il est seul, ouvert en deux vers le haut. Fourni, vert, majestueux, mais, étant donné ses racines enchevêtrées, il a un petit air torturé.
Il me ressemble.

D’un côté le parc, la rue, les VR, les gens, le social, de l’autre côté, le figuier, les branches, la terre, l’oiseau. J’ai besoin des deux.


Février

Un hiver étourdissant qui n’a rien de blanc ni de grands vents ni de froid.

Le contraire de l’engourdissement, le contraire de l’ours dans sa caverne.

Tout bouge, les corps, les sons, les nuages. Tout tourne : les langues, le temps, les âges. Tout court : les rires, les bonjours, la nuit, le jour.

L’iguane fige, le cormoran sèche ses ailes au soleil, l’alligator somnole au bord du canal.
Les gens parlent, chantent, marchent, jouent, échangent, se regroupent. Sourient, saluent.


Mars

Quand même la mer une fois ou deux. Quelques minutes à Jensen Beach avec Kiki et Réal. Un coup d’œil à Tarpon Springs et Sanibel Island. Puis, la plage à Siesta Key avec Lyse, Réjane et Pierrette.


« Notre désir d’elle, la mer, la grande mer, notre désir d’elle est inusable. Nous n’en aurons jamais fini de ses rumeurs,

de la beauté démesurée chaque jour de ses tons et elle est là, immuable, telle qu’en elle-même, mais jamais semblable,

nous n’en aurons jamais fini de ses suffisances sans fond, du charme aveugle de ses démences et de ses froids,

de ses boues, de la vivacité bardasseuse de ses claques, nous n’en aurons jamais fini de ses grottes, de ses pierres,

de ses chevelures brunes et mauves, et jaunes, et vertes, de ses coquilles, de ses sables, de ses rêves…

de la consolante énormité de ses rêves. »

Geneviève Amyot, Je t’écrirai encore demain


La mer, cette journée-là, fut celle de la foule colorée sur la plage, mais surtout les rires à l’aller comme au retour. Lyse à son meilleur, nous, bon public. Une journée bleue que l’on ne peut se remémorer sans un grand sourire. La certitude d’amitiés nouvelles.


Ponton


Quelques jours avant notre départ, Lise B. nous organise une croisière en ponton du côté de West Palm Beach, au pays des bateaux et des maisons de gens riches et plus ou moins célèbres. De quoi terminer notre séjour en bonne compagnie et sous des auspices très favorables. Tout se passe en français puisque le propriétaire habite sur le même camping que nous.

Une journée parfaite, l’humeur est belle, le lunch est délicieux, Peanut Island est divertissant.


Le départ


Se souvenir des gestes de l’arrivée pour les refaire à l’inverse. Compte à rebours. Liste de choses à faire. Surveiller la météo au nord, passer entre deux bordées de neige.

Et faire nos adieux, nos au-revoir.

Le plus difficile.

Quatre mois au même endroit ne ressemblent en rien à trois semaines à parcourir villes et états.
Échange de courriels, de numéro de téléphone, même si tout le monde communique via Messenger.

Ne pas penser à plus loin.

Ne pas rêver déjà de l’automne prochain.

Espérer des rencontres estivales, mais ne rien présumer, n’obliger personne.

Juste aimer.

Là, maintenant. Et accepter ce que la vie nous réserve.

  

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