Nos voyages et nos escapades
Pendant près de quatre mois, j’ai vécu en groupe. Un groupe de treize puis de huit. J’ai vécu dans un parc de Québécois, dans une communauté francophone. Rarement « Je », plus souvent « Nous ». Même assise à la table de mon VR, même couchée dans mon lit, j’étais avec tous ces joyeux lurons. Chaque jour, on s’écrivait, on se visitait, on se voyait, on s’aidait, on se parlait, on buvait, on chantait, on sortait, on riait, on a même pleuré.
Nous avons été sur la plage, dans des casinos et souvent dans des restos.
Nous nous sommes déguisés, nous avons participé à des soirées thématiques, à des karaokés, nous avons joué dans sketches. La vraie vie des snow-birds. Moins de photos puisque moins de sorties, plus d'activités sur place (pour plus de photos, voir 2014).
Et puis, un virus a fait tout éclater. Autant nous étions ensemble, autant on s’est retrouvé seul.e. On vit seul.e la plus grande bataille de notre vie collective. Comme ça, du jour au lendemain, on se retrouve de l’autre côté du miroir. Sur pause. Une pause mondiale. Je ne suis plus dans un groupe de huit, mais de sept milliards. Je suis seule dans une maison isolée à distance d’un kilomètre de tout voisin, pour le bien-être de sept milliards de personnes, pour le bien de la terre, de la vie.
De cet hiver 2019-2010, je retiendrai tout autant le début difficile parce que des opérations aux yeux nous retenaient au Québec, que les presque quatre mois souvent joyeux, parfois éprouvants vécus avec des personnes que je ne suis pas près d’oublier.
Je ne connais pas l’avenir, mais je sais que je ne serai plus tout à fait la même.
Hiver 2019-2020